Les guides pratiques du Dr Ian Stiell

Dr Ian Stiell

Imaginez que vous êtes médecin au service des urgences. Un patient se présente avec une blessure à la cheville et vous devez déterminer si la cheville est cassée, foulée ou simplement douloureuse. Comment décidez-vous d’envoyer le patient pour une radiographie?

Vous consultez les Ottawa Ankle Rules! Il s’agit d’un guide pratique, parfois appelé « la règle d’Ottawa » en français. Élaboré par le Dr Ian Stiell, chercheur principal à l’Hôpital d’Ottawa et professeur à l’Université d’Ottawa, ce guide permet de déterminer si une radiographie est nécessaire en cas de blessure à la cheville.

« Quand j’ai commencé en tant que jeune urgentologue, il n’y avait pratiquement pas de recherche dans le domaine », explique le Dr Stiell. « Pour les blessures à la cheville, nous ne faisions pas de réelle évaluation, nous demandions systématiquement une radiographie. »

Ce guide, projet de thèse de maîtrise du Dr Stiell, a vu le jour il y a plus de 30 ans et demeure aujourd’hui la référence dans les urgences du monde entier en raison de sa fiabilité et sa simplicité. Se fondant sur la recherche, il permet de veiller à ce que les patients ayant une fracture à la cheville reçoivent l’imagerie dont ils ont besoin, tout en évitant de procéder à des imageries inutiles, coûteuses et chronophages pour les patients dont la blessure est plus légère.

Le guide Ottawa Ankle Rules n’est pas le seul ouvrage d’aide aux décisions cliniques mis au point par le Dr Stiell. En effet, il a également élaboré la Canadian C-Spine Rule, pour aider les professionnels de la santé à déterminer la nécessité d’une radiographie de la colonne cervicale (partie de la colonne vertébrale qui constitue le cou) en cas de traumatisme crânien ou cervical, la Canadian CT Head Rule, afin d’orienter le recours à la tomodensitométrie pour les blessures mineures à la tête, et la Ottawa Knee Rule, qui permet de déterminer quand une blessure au genou nécessite une radiographie.

Le plus grand défi du Dr Stiell? Encourager ses collègues soignants à adopter ces lignes directrices. « Faute de temps pour bien évaluer chaque patient, les urgentologues s’en remettent trop souvent à demander une radiographie », précise-t-il. Mais grâce au combat acharné du Dr Stiell et de ses collègues, appuyé par plusieurs études de mise en œuvre, nombre de professionnels de la santé ont maintenant adopté ces ensembles de règles.

« Les choses ont beaucoup changé au cours des 30 dernières années », note le Dr Stiell. Ces outils d’aide aux décisions cliniques, maintenant reconnus et enseignés partout dans le monde, ont à la fois harmonisé et simplifié les soins d’urgence, garantissant aux patients un traitement rapide et adéquat.

En bref

L'enjeu

L’imagerie diagnostique, notamment les radiographies et la tomodensitométrie (TDM), est coûteuse, chronophage et souvent inutile, et contribue aux longs temps d’attente aux urgences.

La recherche

Le Dr Ian Stiell a élaboré des guides pour aider les urgentologues à déterminer quand l’imagerie est nécessaire, notamment dans le cas de blessures à la cheville ou au genou ou encore de traumatismes crâniens ou cervicaux.

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